Petites poèsies…
La vieille maison abandonnée (Alphonse Lamartine)
Le mur est gris, la tuile est rousse, L’hiver a rongé le ciment ; Des pierres disjointes la mousse Verdit l’humide fondement |
La porte où file l’araignée, Qui n’entend plus le doux accueil, Reste immobile et dédaignée Et ne tourne plus sur son seuil. |
Les volets que le moineau souille Détachés de leurs gonds de rouille, Battent nuit et jour le granit, Les vitraux brisés par les grêles Livrent aux hirondelles Un libre passage à leur nid ! |
De la solitaire demeure Une ombre lourde d’heure en heure Se détache sur le gazon : Et cette ombre, couchée et morte, Est la seule chose qui sorte Tout le jour de cette maison ! |
A l’heure où la rosée s’évapore Tous ces volets fermés s’ouvraient à sa chaleur, Pour y laisser entrer, avec la tiède aurore, Les nocturnes parfums de nos vignes en fleur. |
La mère de sa couche à ces doux bruits levée, Sur ces fronts inégaux se penchait tour à tour, Comme la poule heureuse assemble sa couvée, Leur apprenant les mots qui bénissent le jour. |
Moins de balbutiements sortent du nid sonore, Quand au rayon d’été qui vient la réveiller, L’hirondelle au plafond qui les abrite encore, A ses petits sans plume apprend à gazouiller. |
Et les bruits du foyer que l’aube fait renaître, Montaient avec le jour, et dans les intervalles, Des aboiements du chien qui voit sortir son maître Les Claviers résonnaient dans le chant des cigales. |
(Cours familiers de littérature)
L’ envol des anges (Fernand Gregh)
L’ombre est bleu et la nuit palpite d’ors tremblants
Dans l’azur, on croit voir flotter des voiles blancs
Qui frémissent au souffle onduleux du mystère.
Les longs voiles traînants des anges de la terre
Qui montent vers les cieux, sans fin, sans bruit, en une
Ascension dont l’essor tremble au clair de lune.
N’entends-tu pas dans l’infini, battre leurs ailes ?
Les étoiles, au chant des sphères éternelles,
Palpitent dans le vent de ces ailes rythmées,
Qui lentement, parmi les ombres embaumées,
Et le soleil immense et bleu de toutes choses,
Eventent le silence et font pâmer les roses.(L’ombre est bleue)
Par ankana87 le 26 novembre, 2008 dans poesie
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