Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup.
Il enrichit ceux qui le reçoivent, sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n'est assez riche pour pouvoir s'en passer,
Et personne n'est trop pauvre pour ne pas le mériter.
Il crée le bonheur au foyer, est un soutien dans les affaires et le signe sensible de l'amitié.
Un sourire donne du repos à l'être fatigué, rend du courage au plus découragé, console dans la tristesse et est un antidote de la nature pour toutes les peines.
Cependant il ne peut s'acheter, ni se prêter, ni se voler.
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si quelquefois vous rencontrez une personne qui ne vous donne pas le sourire que vous méritez, soyez généreux, donnez-lui le vôtre.
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.
Tout commentaire que je jugerais insultant, discriminatoire, irrespectueux, vulgaire..........sera automatiquement supprimé de mon blog!!!
Je prône le respect, la tolérance........et ne veux en aucune manière que mes enfants tombent sur de tels propos en venant sur le blog de leur maman!!
Amicalement
Ankana
Mon mari et moi parlions de son métier , à savoir ouvrier scieur, quand il me dit : »au fait , qui est le Saint Patron des Scieurs ? ».
La colle!! puis cette question sans réponse me trottait dans la tête …..et une idée suivait son cours ! et si je cherchais quelques saints Patrons que nous n’évoquons presque jamais!!
SAINT SIMON le Cananéen : patron des scieurs de long , fêté le 28 octobre
Simon est aussi appelé Simon le Zélote pour le distinguer de Simon-Pierre. Avec Jude, il appartenait sans doute à ces zélotes qui refusaient l’occupation romaine, mais le message du Christ fut pour lui la découverte de l’universalité de l’amour de Dieu. Saint-Jeannous rapporte la question de saint Jude lors de la dernière Cène : « Pourquoi te découvres-tu à nous et non pas au monde ? » (Jean 14.22) Jésus y répondra indirectement : « Si quelqu’un m’aime, il gardera mon commandement ». Dans la liste des apôtres, ils sont côte à côte et la tradition les fait mourir ensemble en Perse.
un petit dicton :Quand les Saints Simon et Jude n’apportent pas la pluie, celle-ci n’arrive qu’à la Sainte Cécile
SAINT CASSIEN : patron des maîtres d’école , fêté le 13 août
Il instruisait les enfants qui ne l’aimaient qu’à moitié à cause des châtiments qu’ils recevaient durant leurs études. Découvert comme chrétien, le gouverneur d’Imola le condamna à mort, donnant ce pouvoir aux enfants. Leur supplice fut cruel, car, à cause de leur faiblesse, ces enfants ne purent le tuer qu’en multipliant des coups maladroits et dans un long espace de temps.
SAINT RENE Goupil : patron des anesthésistes, fêté le 19 octobre
Médecin, frère lai (laïc) jésuite et coopérateur de saint Isaac Jogues, il était missionnaire chez les Indiens. Il fut tué par un païen d’un coup de hache, à Ossernenon au Canada, le 29 septembre. Sa mémoire est célébrée le 19 octobre.
Il fut canonisé par Pie XI le 29 juin 1930 avec les sept autres martyrs canadiens:
René Goupil (né en Anjou), Isaac Jogues(né à Orléans), Jean de Brébeuf (né à Condé sur Vire) et cinq autres missionnaires jésuites : Antoine Daniel (né à Dieppe), Gabriel Lallement (né à Paris), Charles Garnier (né à Paris), Noël Chabanel (né à Saugues) et Jean Lalande (né à Dieppe). Tous, ils furent cruellement mis à mort par les Iroquois et les Hurons alors qu’ils leur apportaient la paix et la liberté de l’Evangile. Ils ont été canonisés ensemble en 1930 et déclarés patrons secondaires du Canada.
petit dicton : Gelée d’octobre, rend le vigneron sobre.
SAINTS COME et DAMIEN : patrons des pharmaciens , fêté le 26 septembre
Dès le 5ème siècle, on trouve, en Orient et à Rome, des basiliques, des oratoires, de hôpitaux qui portent leurs noms. Il est très vraisemblable qu’ils soient morts ensemble pour la foi dans la ville de Tyr en Syrie. Peut-être même étaient-ils frères, selon ce que dit la légende. Venus d’Arabie pour exercer la médecine, ils soignaient les pauvres, délivraient les énergumènes, rendaient l’espoir aux pessimistes et la joie aux mélancoliques. Le gouverneur Lysias qu’ils avaient soigné, les condamna cependant à d’horribles tortures puis à être décapités. Ils étaient chrétiens.
Fêtés le 1er juillet ou le 1er novembre en Orient. Au cours du XI ème et XIIème siècles, les corporations des « Chirurgiens-Barbiers » (les ancêtres des médecins et des pharmaciens), en train de s’organiser, choisirent Côme et Damien comme patrons de leur profession.
petit dicton :
Servez Saint-Côme et Saint-Damien, vous vous porterez toujours bien.
SAINT THOMAS MORE : patron des avocats et des responsables de gouvernement et des hommes politiques, fêté le 22 juin
Fils d’un haut magistrat londonien, il se distingue par son intelligence, sa bonne humeur et sa piété. Une apparente vocation religieuse le conduit à la Chartreuse de Londres, mais il n’est pas fait pour la solitude contemplative. Il est bâti pour la vie active dans le monde. Très vite, il se révèle un des plus grands juristes et un des humanistes les plus cultivés de son temps. L’amitié d’Erasme et la publication de « L’Utopie » (une vision humoristique d’une république idéale) le placent au premier rang de la nouvelle culture et des aspirants à un renouveau religieux. Avec cela son réalisme, sa clairvoyance souriante le font reconnaître du roi Henri VIII d’Angleterre comme un magistrat exceptionnel. D’où sa promotion aux fonctions de Lord-chancelier du Royaume. Mais les années de rêve dans sa résidence de Chelsea, au milieu d’une nombreuse famille, débordante de gaieté, de ferveur et d’hospitalité, ne se prolongent pas longtemps. Ni sa lucide intégrité ni sa foi éclairée ne lui permettent de suivre Henri VIII dans le schisme où les errements conjugaux du roi allaient s’engager. Sir Thomas More, fidèle à la foi catholique, bien qu’ayant renoncé à ses hautes fonctions pour garder sa liberté de jugement, paiera de sa tête cette fidélité.
SAINTE AGATHE de CATANE :patronne des nourrices , fêtée le 05 février
Son nom signifie « bonté »
Cette belle jeune fille serait née en Sicile. Le gouverneur de Palerme ou de Catane la convoitait et, malgré une entremetteuse, il ne parvint pas à la persuader de céder à sa passion. Les bourreaux rivalisèrent de sadisme pour la vaincre. Une seule chose est sure : elle garda jusqu’à la mort la pureté qu’elle avait vouée au seul Christ. Elle y gagna sa place dans le canon romain de la Prière Eucharistique avec sainte Lucie, sainte Agnès et sainte Cécile.
un petit dicton :
Pour la Sainte Agathe, chante l’alouette.
Eau qui court à la Sainte-Agathe, mettra du beurre dans la baratte.
SAINT MATTHIEU : patron des banquiers , fêté le 21 septembre
A Capharnaüm, il y avait un poste de douane. Le fonctionnaire qui tenait ce poste s’appelait Lévi ou Matthieu. Il était fils d’Alphée. Un matin, Jésus l’appelle, Matthieu laisse ses registres et suit Jésus. A quelle attente secrète répond-il ainsi ? En tout cas, il explose de joie, suit Jésus, l’invite à dîner, invite ses amis. Le fonctionnaire méticuleux devient missionnaire et, choisi comme apôtre, il sera aussi le premier évangéliste, relevant méticuleusement les paroles et les actions de Jésus. Ce publicain, méprisé par les scribes, est pourtant le plus juif des quatre évangélistes : 130 citations de l’Ancien Testament. Par la suite, la Tradition lui fait évangéliser l’Ethiopie.
un petit dicton :
Quand vient Saint Matthieu, adieu l’été !
A la Saint Matthieu les jours sont égaux aux nuits dans leur cours
Jean Robert Maréchal, né en 1946, professeur, est avant tout amateur d’Histoire, particulièrement de celle des premiers siècles de notre ère et du début du christianisme en Gaule.
C’est donc tout naturellement qu’après une première publication, Abrégé de l’histoire des saints en Gaule romaine (1995), il a publié Les saints qui guérissent en Auvergne (2004), Les saints qui guérissent en Poitou-Charentes (2005) et Notre-Dame Angevine (2006). Il présente ici un ouvrage de synthèse sur les saints protecteurs de nos métiers et de nos lieux de vie.
Respect : ce mot simple et magique,Est la clé du bonheur de l’humanité.Sans le respect d’autrui et de l’éthiquePersonne n’évitera l’insolence et la vanité.Et la parole deviendra outrageante et diabolique,Couveuse d’arrogance, d’abus et de cupidité.
Tout le monde vivra, alors, dans la polémique,
Du matin au soir, en cherchant la vérité.
Et pourtant, tout est dans ce mot magique :
Le respect, entre nous dans toutes ses variétés,
Amour, religion, couleur, langue et région,
Unira les hommes qui atteindront la félicité.
Toutes ces différences deviendront un bastion
Réel pour une heureuse et prospère humanité.
En ce moment là, le RESPECT deviendra votre religion.
Nacer
Respect ( chanson interprétée par Aretha Franklin,traduite en français)
Ce que tu veux
Bébé, je l’ai
Ce dont tu as besoin
Sais-tu seulement si je l’ai ?
Tout ce que je te demande
C’est un peu de respect quand tu rentres à la maison
Hé bébé (rien qu’un peu) quand tu rentres
(rien qu’un peu) mec (rien qu’un peu)
Je ne te causerai pas de tort quand tu seras part
Je ne te causerai pas de tort (ooh) car je ne le veux pas (ooh)
Tout ce que je te demande (ooh)
C’est un peu de respect quand tu rentres à la maison (rien qu’un peu)
Bébé (rien qu’un peu) quand tu rentres (rien qu’un peu)
Ouais (rien qu’un peu)
Je suis sur le point de te donner tout mon argent
Et tout ce que je te demande en retour, chéri
Est de me donner mes intérêts
Quand tu rentres ( rien que, rien que, rien que, rien que)
Ouais bébé ( rien que, rien que, rien que, rien que)
Quand tu rentres (rien qu’un peu)
Ouais (rien qu’un peu)
Ooo, tes baisers (ooh)
Plus doux que le miel (ooh)
Et devine quoi (ooh)
Mon argent est pareil (ooh)
Tout ce que je veux (ooh) pour moi
C’est que tu me le donnes quand tu rentres à la maison (re, re, re, re)
Ouais bébé (re, re, re, re)
Rend-le moi ( respect, rien qu’un peu)
Quand tu rentres à la maison, maintenant (rien qu’un peu)
R-E-S-P-E-C-T
Trouve ce que ça signifie pour moi
R-E-S-P-E-C-T
Prends-soin de toi, TCB
Oh (montre-moi ce que tu sais faire, montre-moi ce que tu sais faire,
Montre-moi ce que tu sais faire, montre-moi ce que tu sais faire)
Un peu de respect (montre-moi ce que tu sais faire, montre-moi ce que tu sais faire,
Montre-moi ce que tu sais faire, montre-moi ce que tu sais faire)
Ouah, bébé (rien qu’un peu)
Un peu de respect (rien qu’un peu)
J’en ai assez (rien qu’un peu)
Essaie encore (rien qu’un peu)
Tu cours en faisant l’imbécile (rien qu’un peu)
Et je ne mens pas (rien qu’un peu)
(re, re, re, re) ‘spect
Quand tu rentres à la maison (re, re, re, re)
Ou tu pourrais courir les rues (respect, rien qu’un peu)
Et découvrir que je suis partie (rien qu’un peu)
Je dois avoir (rien qu’un peu)
Un peu de respect (rien qu’un peu)
Pratique du respect par Michel Volle
Les Écritures nous ont transmis un précepte essentiel : « aimez-vous les uns les autres ». On aurait pu traduire l’original araméen par « respectez-vous les uns les autres », le respect consistant à reconnaître en l’autre cette même humanité qui réside en soi.
Les êtres humains ont en effet besoin de respect plus que d’amour ; ou, pour être précis, ils ont besoin d’amour dans le cercle de leurs relations affectives et de respect dans toutes leurs autres relations ; et dans le cercle des relations affectives, l’amour doit encore se subordonner au respect.
Supposez en effet que tout le monde vous aime, que tout le monde ait besoin de votre parole, de votre présence, de votre contact : votre vie serait impossible ! Il n’en sera pas de même si tout le monde vous respecte ; et l’amour, qui vise à fusionner deux personnalités, n’est vivable que s’il se fonde avec délicatesse sur le respect mutuel.
Reconnaître l’humanité en l’autre, c’est lui accorder son attention en faisant l’effort de surmonter les différences individuelles et culturelles qui nous séparent de lui ; c’est en pratique l’écouter en s’efforçant sincèrement de comprendre ce qu’il veut dire[1].
Le précepte « respectez-vous les uns les autres » est épuré du sentimentalisme qui pollue « aimez-vous les uns les autres ». Une relation mutuellement respectueuse, attentive, délicate, implique le respect de soi-même : être écouté avec attention par quelqu’un que je respecte me confère responsabilité et dignité ; je ne peux pas penser, dire ni faire n’importe quoi parce que ma pensée, ma parole, mon action ont un effet sur le monde. Le respect est aux antipodes de l’obéissance passive, de l’approbation inconditionnelle, de la complaisance qui sont des formes paradoxales de mépris : elles ne considèrent pas l’autre comme un être humain, mais comme une machine ou une force à laquelle on se soumet. Il est possible de respecter le criminel sans complaisance envers son crime.
On peut, on doit respecter celui auquel on s’affronte, on doit respecter l’ennemi que l’on combat. C’est même une condition de la victoire : on ne peut construire de paix durable qu’avec un ennemi que l’on a compris et qui se sent compris. Les matamores qui croient vaincre en écrasant un ennemi qu’ils méprisent se préparent de difficiles lendemains. La magnanimité du vainqueur est une des conditions de la victoire effective et de la paix durable[2].
Le respect interdit de considérer l’autre, l’étranger, l’ennemi, le criminel, comme s’il n’appartenait pas à l’espèce humaine. Il implique de maîtriser l’emploi de la force. On doit s’interdire de tuer ou de martyriser le prisonnier de guerre ; la privation de liberté infligée au prisonnier de droit commun ne doit pas s’accompagner de brimades ni d’humiliations ; au lendemain de la victoire il faut offrir un partenariat équitable à l’ennemi vaincu.
Dans l’entreprise d’aujourd’hui les compétences se subdivisent en spécialités. Or la coopération de diverses spécialités implique que les spécialistes sachent s’écouter et se comprendre, ce qui suppose le respect mutuel. Le corporatisme défensif, forme professionnelle du sectarisme, s’oppose au professionnalisme.
Plusieurs voies convergentes mènent ainsi à la même exigence du respect de l’autre : la morale y incite comme l’efficacité. C’est la notion fondamentale sur laquelle s’édifie l’ensemble des valeurs.
Le respect s’étend, par delà l’humanité, aux êtres vivants auxquels nous relie un cousinage génétique et une communauté de destin – car, tout comme nous, ils naissent, se reproduisent et meurent. Elle s’étend aussi à la nature minérale d’où la vie est issue, dans laquelle nous vivons et dont nous faisons partie.
Les confucéens ont voulu considérer l’homme, la société, l’organisation ; ils ont estimé que s’intéresser à la nature physique était une perte de temps. Le confucianisme n’est donc pas scientifique, dit Needham[3], même s’il comporte des raisonnements déliés et s’il est efficace dans sa sphère. Le confucianisme, en se détournant de la nature physique, n’a pas étendu jusqu’à elle le respect qu’il accorde à l’humain, n’a pas tiré les conséquences du fait que l’humain est plongé dans cette nature dont d’ailleurs il fait partie.
Le respect de la nature, nous y reviendrons, se réalise en pratique dans la démarche scientifique – en prenant ce terme en son sens strict et en le débarrassant de ses connotations sociologiques.
[1]Pour une économie du respect
[2] C’est ce que Talleyrand répétait à Napoléon mais celui-ci ne l’a pas écouté. Jean Orieux (1907-), Talleyrand, Flammarion 1992
[3] Joseph Needham (1900-1995), Science and Civilisation in China, Cambridge University Press 1991, vol. 2
Libre penseur , qui ne suit pas les préceptes religieux , qui est déréglé dans son comportement par rapport à la moralité , qui s’adonne aux plaisirs charnels…….
Voilà en résumé la définition de ce mot! mais moi je l’aime bien ce petit mot , nous avons tous nos petits moments libertins!! ne me dîtes pas le contraire……..et franchement aucune honte ne vient me faire rougir!! j’assume parfaitement mes moments libertins!!
et oui qui dit Libertin , pense tout de suite à cette chanson de Mylène Farmer!! puis un nom illustre me vient à l’esprit :le Marquis de Sade , vous ne vous en rappelez plus , je vous aide donc un peu :
Ecrivain français, philosophe, libertin et athée. Donatien Alphonse François, marquis de Sade est né dans une vieille famille aristocratique. Entré à 14 ans dans une école militaire, il revient à Paris en 1763 comme capitaine. Il montre, en fréquentant les actrices et les courtisanes son goût pour la luxure, qui lui vaut, l’année même et peu de temps après son mariage, un premier séjour en prison pour « débauche outrée ».
« Oui, je suis libertin, j’ai conçu tout ce qu’on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n’ai sûrement pas fait tout ce que j’ai conçu et ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier. »
(Marquis de Sade / 1740-1814)
Libertinage et libertins
De Montaigne à Sade en passant par Dom Juan, le libertinage a une histoire qui remonte au XVIe siècle. Mais qui sont aujourd’hui les libertins ? Quelles sont leurs pratiques ?… Découvrez sans tabou toutes les réponses à vos questions.
Le libertin n’est pas seulement cet aristocrate désoeuvré et décadent qu’on a pris l’habitude d’imaginer. Le libertinage est d’abord un courant de pensée radicale qui a traversé toute l’Europe, de la Renaissance à la Révolution française.
A l’origine des Lumières, de la pensée affranchie de tout dogme, le libertinage a contribué à façonner notre société. De Montaigne à Sade en passant par Cyrano de Bergerac ou Dom Juan, découvrez l’histoire d’une liberté de penser pas comme les autres.
S’affranchir de tout dogme
Désigner ceux qui s’affranchissent des règles sociales par un surnom méprisant a d’abord été l’apanage de leurs ennemis. Les « libertins », ce sont d’abord, dans la société genevoise stricte mise en place par Jean Calvin au XVIe siècle, ceux qui ne se retrouvent pas dans les règles de vie protestante imposées dans la ville suisse. Les premiers libres-penseurs, que Calvin appelle « libertins » en référence au latin « libertinus », les esclaves affranchis de la Rome antique. La Renaissance voit alors se multiplier penseurs et humanistes qui réagissent contre le poids que la religion catholique impose sur l’Europe depuis le Moyen-âge. Tel Montaigne, qui invente le concept de scepticisme à l’égard de tout dogme dans ses Essais ou Giordano Bruno, un ancien moine italien devenu philosophe qui finit sur le bûcher, en 1600, pour avoir clamé que l’univers est infini.
Le libertinage est donc le courant de pensée de tous ceux qui veulent conquérir la liberté d’un homme qui vit uniquement selon les règles de la nature.
C’est au XVIIe siècle que l’esprit évolue. Avec le règne d’Henri IV et celui de Louis XIII, la société évolue et les moeurs s’allègent. Le libertin devient alors un intellectuel épicurien. Comme « les messieurs du Marais », un groupe de jeunes aristocrates érudits qui profitent de la vie et ses plaisirs. Athées, débauchés et aimant le luxe, ils s’inspirent des pensées de l’Italien Giulio Cesare Vanini pour publier textes satyriques ou érotiques de façon anonyme. Parmi eux, le célèbre Théophile de Viau, le poète le plus lu de tout le XVIIe siècle.
Profiter des plaisirs de la vie
Ces libertins se réfèrent alors à un certain « libertinisme » ou libertinage savant, qui influencera d’autres auteurs comme Cyrano de Bergerac ou Pierre Gassendi. Mais c’est Pierre Bayle qui fait office de vrai penseur libertin. Dans son livre Pensées diverses sur la comète (1683), il développe l’idée qu’un libertin peut être athé et vivre avec sa propre morale. Chose inimaginable à l’époque.
Car, durant tout le XVIIe siècle, le libertin est connu pour être un homme aux moeurs légères. Le personnage de Dom Juan est popularisé par Molière, et avec lui l’idée qu’un libertin profite de ce courant de pensée pour s’affranchir de toute morale. Cette image de l’aristocrate dépravé prend toute sa consistance au XVIIIe siècle. En même temps que les philosophes des Lumières voient dans la liberté un idéal à atteindre dans la quête du bonheur, le roman libertin apparaît et devient un genre littéraire particulier. La mort de Louis XIV, en 1715, signe l’apparition d’un nouveau libertinage de moeurs.
L’amour de la liberté
Les oeuvres libertines du XVIIIe siècle sont ouvertement érotiques, comme les contes de Voltaire ou de Diderot. Mais il s’agit également de récits initiatiques, où un jeune aristocrate entre dans la société pour y apprendre ce qu’elle cache de plus licencieux. Le roman de Vivant Denon, Point de lendemain, est tout à fait représentatif de ce style. Mais c’est sans aucun doute Les liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos, qui fait référence.
Le libertinage prend alors toute son ampleur, et se retrouve même dans les peintures de Boucher, Watteau ou Fragonard. La fin du XVIIIe siècle est l’apanage des auteurs libertins, comme le comte de Mirabeau, Restif de la Bretonne ou Sade, le Divin Marquis, sans doute l’auteur le plus extrême de la pensée libertine. La philosophie dans le boudoir est son véritable essai libertin, tant ce livre appelle l’Homme à s’affranchir de la morale, Dieu ou toute norme sociale, pour n’écouter que la Nature et ses instincts. Légitimant ainsi, par exemple, les pires des méfaits, comme le meurtre.
Avec la Révolution française, le libertinage perd sa principale raison d’être. Les libertins sont légitimes parce qu’ils vivent dans une société aux carcans solides. Brisés par 1789, la société française se transforme et les libertins n’y font plus figure de « libres penseurs ». Depuis lors, le libertinage ne se réfère qu’à la dépravation et au relâchement moral, n’ayant plus aucune connotation intellectuelle. Il n’y a qu’Aragon, au XXe siècle, pour s’affirmer libertin. Le poète surréaliste se voit comme tel parce qu’il définit le libertinage comme « l’amour de la vie, des idées et de la liberté ».
Faris Sanhaji
Peinture et Libertinage
Le libertinage date du 18° siècle, siècle de corruption morale, hésite entre célébration de la jouissance sans frein et appel à une nouvelle moralité. En ce temps de monarchies absolues et de despotismes en tout genre, l’œuvre d’art libertine devient l’acte par excellence de la conscience libre. Les peintres, poètes, musiciens deviennent les prophètes d’une valeur de liberté partout ailleurs compromise.Les principaux peintres libertins sont Watteau, Boucher et Fragonard.. Mais le libertinage s’exprime aussi dans la littérature avec Diderot, d’ailleurs peint par Fragonard (les Bijoux indiscrets), avec Choderlos de Laclos (Les liaisons dangereuses) et une pléiade d’auteurs légers comme Boyer d’Argens (Thérèse philosophe) … ……..Le libertinage s’inscrit dans le baroque ou plus exactement dans le rococo dont les Forges de Vulcain de Boucher sont l’exemple. Les décors sont luxueux. Les scènes se passent en effet dans des intérieurs chics ou dans des paysages champêtres aux couleurs chaudes comme dans les Baigneuses de Fragonard. La peinture libertine exprime le goût du luxe dans une société raffinée où ont lieu des fêtes galantes comme on le voit par exemple dans le fameux Embarquement pour Cythère de Fragonard : les personnages appartiennent tous à la noblesse ou à la haute bourgeoisie.Les fêtes rassemblent en désordre les hommes, multipliant les objets de jouissance dans un décor gai. C’est l’occasion pour les personnages de se déguiser et de mettre en valeur les tactiques de séduction. La fête, avec ses artifices et sa dépense, apparaît comme un moment de vérité où les êtres peuvent s’adonner sans détour et presque sans obstacles à leurs passions. ……La femme règne dans cet univers ; autour d’elle flotte la promesse du plaisir. Dans la réalité sociale, soit les femmes règnent dans les salons par leur esprit, soit elles sont enfermées dans des couvents, soit elles sont mariées contre leur gré. Dans la peinture, elles baignent dans le luxe et la richesse, et on peut voir leurs amourettes et aventures. Les protestations tendres sont le langage chiffré de l’impatience charnelle. Les images sont chargées de représenter vivement les aspects du plaisir que la décence interdit d’exprimer par la parole. Les images divinisent le désir et le laissent complètement s’exprimer. L’amour ou, plus exactement, l’érotisme et la trangression de l’interdit sont au centre des peintures libertines Le libertinage oppose des scènes érotiques à des scènes bibliques comme dans Le verrou où l’on aperçoit, à côté d’un couple en émoi, une pomme, qui rappelle le péché originel, thème traditionnel de la peinture chrétienne. …..Le libertinage s’inspire aussi de la mythologie comme dans les Diane au bain de Boucher et de Watteau ou dans L’enlèvement d’Europe de Boucher : Boucher et les autres célèbrent la gloire et l’amour à travers une mythologie travestie : tout est transporté dans le registre d’une fable qui ne retient de ses sources mythiques que des éléments mis scène. Le plaisir semble indéfiniment renouvelable et, puisque nous sommes ailleurs que dans la vie, rien ne parlera de lassitude et de mort dans ce royaume. Le désir s’évade dans un autre univers moral dans un climat où ses vœux peuvent être exaucés sans trop de résistance. ….Mais les peintres libertins doivent savoir faire surgir des figures capables d’arrêter l’attention d’un public blasé en quête de piquant. L’ennui suit de très près le plaisir, les mêmes sensations, trop souvent renouvelées, ne causent plus de surprise et l’on pourrait considérer le Gillesde Watteau comme une allégorie de cette lassitude de la fête des sens trops souvent sollicités.
Alors, les peintres libertins vont exploiter une nouvelle ressource : l’exotisme du mal, le continent noir de la terreur et des plaisirs interdits. Rousseau a dit : « convertir la douleur en volupté ». A la fin du siècle, aux alentours de la Révolution, le plaisir se trouve par le déploiement d’une volonté rebelle qui brave le destin et l’autorité divine : la femme, par exemple, n’est plus la reine des boudoirs du rococo, mais elle est l’instrument, actif ou passif, d’un plaisir noir. Le libertinage est porté au tragique et prend l’aspect du sacrifice sanglant. Burke s’intéresse au spectacle funèbre pour le seul frisson qu’il en résulte. On passe des nymphes de Boucher aux dormeuses torturées de Füssli (Le cauchemar)
Reste que, qu’ils soient écrivains, sculpteurs ou peintres, les auteurs libertins du 18° siècle ont tous voulu établir une rupture avec les siècles puritains précédents, qui proscrivaient débauche, dissolution et plaisirs charnels. En peignant des scènes érotiques, Watteau, Fragonard et Boucher ont opéré une véritable révolution : c’est dans ce sens que l’on peut qualifier le 18° siècle de siècle de libération des mœurs.(source ici )
et vous trouverez énormément de livres sur ce sujet !! en voilà quelques exemplaires :